Pierre Bayard, Soko Phay (Dir.)

Rwanda. L’atelier de la mémoire. De l’archive à la création

19,90  TTC

Il est fréquent de penser les meurtres de masse à partir des œuvres de création, en particulier celles des survivant.es. C’est là reconnaître que la littérature et l’art disposent d’une capacité particulière pour dire l’extrême, que ne possède pas nécessairement la réflexion théorique.
Travaillant sur le génocide des Tutsi, nous avons souhaité aller plus loin en n’étudiant pas seulement des œuvres existantes, mais en demandant à de jeunes écrivain.es – lors d’ateliers dirigés par Olivia Rosenthal et Dorcy Rugamba – d’en créer de nouvelles à partir des archives du Centre IRIBA de Kigali.
Il s’agissait pour nous de porter attention, comme y invite la notion de postmémoire, à la manière dont les traumatismes liés aux meurtres de masse se transmettent d’une génération à l’autre, suscitant des troubles psychiques chez ceux qui ne les ont pas connus ou n’en ont même jamais entendu parler.
À ces textes de création sont associées ici les interventions de théoricien.nes qui ont accompagné ces ateliers, en réfléchissant à la place des archives dans la mémoire collective et à la façon dont elles peuvent permettre, par le biais de l’invention littéraire, de partir à la recherche de sa propre histoire.

Pierre Bayard et Soko Phay

Textes d’Anne Aghion, Mandali Léon Athanase, Pierre Bayard, Désiré Bigirimana, Amélie Durand, Verónica Estay Stange, Elitza Gueorguieva, Jean de la Croix Hakizimana, Marianne Hirsch, Aimée Ishimwe, Jean-Paul Kayumba Cyitatire, David Lopez, Assumpta Mugiraneza, Louise Mutabazi, Natacha Muziramakenga, Soko Phay, Élise Rida Musomandera, Olivia Rosenthal, Clothilde Roullier, Dorcy Rugamba, James Rwasa, Aimable Twiringiyimana, Cécile Umutoni, Ariane Zaytzeff.
Conception, maquette : Patrick Nardin

Publié avec le soutien de l’Université Paris 8 (Laboratoire « Arts des images et art contemporain » et équipe « Fabriques du littéraire »), d’IDEFI-CréaTiC et du Labex Arts-H2H dont les activités de recherche et de formation ont été reconfigurées au sein de l’École universitaire de recherche ArTeC.

Parution novembre 2022
Édition française
22,5 x 16,5 cm (broché)
280 pages (ill.)
ISBN : 978-2-37440-177-5
Diffusion/distribution : Les presses du réel

Pierre Bayard est professeur de littérature française à l’Université Paris 8 et psychanalyste. Il a publié une vingtaine d’essais, dont Comment parler des livres que l’on n’a pas lus ? (Minuit, 2007), Aurais-je été résistant ou bourreau ? (Minuit, 2013) et Et si les Beatles n’étaient pas nés ? (Minuit, 2022). Il a aussi dirigé plusieurs volumes collectifs sur les crimes de masse dont Écrire l’extrême. La littérature et l’art face aux crimes de masse (Europe, 2006, n°926-927) et Les Dénis de l’histoire. Europe et Extrême-Orient au XXe siècle (en collab. avec Alain Brossat, Éditions Laurence Teper, 2008). Ses livres sont traduits dans une trentaine de langues.

Soko Phay est professeure en histoire et théorie de l’art contemporain à l’Université Paris 8 et au Nouveau Collège d’Études politiques de l’Université Paris Lumières. Elle dirige le Laboratoire « Arts des images et art contemporain » (EA 4010) depuis 2019. Outre ses travaux sur l’esthétique du miroir dont Les vertiges du miroir dans l’art contemporain (Les presses du réel, 2016), elle mène parallèlement des recherches sur l’art devant l’extrême, dans ses relations avec la mémoire et l’histoire. Direction d’ouvrages : Cambodge, l’atelier de la mémoire (Sonleuk thmey, 2010, trilingue) ; avec Patrick Nardin et Suppya Nut, Cambodge, cartographie de la mémoire (L’Asiathèque, 2017) ; avec Patrick Nardin, Catherine Perret et Anna Seiderer, Archives au présent (PUV, 2017) ; avec Patrick Nardin, Le paysage après coup (Naima, 2022).

Ensemble, Pierre Bayard et Soko Phay ont réalisé un court-métrage (Vann Nath, le peintre-mémoire, 2013, Labex Arts-H2H et Bophana Productions, 26 min) et co-dirigé plusieurs ouvrages collectifs : Cambodge, mémoire de l’extrême (Art Absolument, hors-série, 2010) ; Cambodge, le génocide effacé (Cécile Defaut, 2013) ; Art et postmémoire (Art Absolument, hors-série, 2013) ; avec Emmanuel Alloa, Figurations of Postmemory (Journal of Literature and Trauma Studies, 2015) ; Des génocides oubliés ? (Mémoires en jeu, n°12, 2020) ; Rwanda, l’atelier de la mémoire. De l’archive à la création (Naima, 2022).

Sommaire

  • Pierre Bayard et Soko Phay Introduction

ARCHIVES, MÉMOIRE ET POSTMÉMOIRE

  • Assumpta Mugiraneza Par-dessus l’abîme, des archives pour négocier un futur partagé ?
  • Anne Aghion La naissance d’une archive accidentelle
  • Clothilde Roullier Archives obliques : présences du Rwanda et du Cambodge dans les fonds des Archives nationales de France
  • Ariane Zaytzeff Mboka : IN-dépendance ? Créer à partir du silence
  • Marianne Hirsch Comment mobiliser les archives de la postmémoire ?
  • Verónica Estay Stange Traces de la disparition, disparition des traces. Postmémoire et dictature en Amérique du Sud
  • Soko Phay Les ateliers de la mémoire ou l’archive après coup
  • Olivia Rosenthal Un atelier de création à Kigali

LA CRÉATION COMME ARCHIVE

  • Mandali Léon Athanase À propos de la haine
  • Désiré Bigirimana La photo
  • Jean de la Croix Hakizimana Gakumba
  • Amélie Durand Gacaca
  • Elitza Gueorguieva Vitosha / Sabyinyo
  • Aimée Ishimwe Lettre à Virginie
  • Jean-Paul Kayumba Cyitatire Si tu savais combien
  • David Lopez Éponge
  • Élise Rida Musomandera Je ne chante plus
  • Louise Mutabazi La Géante
  • Natacha Muziramakenga La chanson reste
  • Olivia-Rosenthal et Dorcy Rugamba Retour de Kigali
  • James Rwasa La vie poursuit son cours
  • Aimable Twiringiyimana Mon amie la forêt
  • Cécile Umutoni Mon manque d’identité