Disparition de l’atelier de Nicolas Schöffer

France Info évoque ici la disparition de l’atelier Schöffer. Si l’on peut s’en attrister, il faut surtout regretter que l’œuvre de Nicolas Schöffer n’ait pas toujours la place qu’elle mérite dans l’histoire de l’art contemporain.

Les visites d’ateliers d’artiste sont le plus souvent émouvantes, elles éveillent naturellement par une plus grande proximité avec l’artiste le sentiment stimulant d’observer la création en marche. Les ateliers d’artistes disparus peuvent aussi susciter la nostalgie et des odeurs de naphtaline peu revigorantes, bien loin de l’esprit audacieux et moderniste de Nicolas Schöffer.

Ce n’est donc sans doute pas tant la disparition de son atelier – qu’il abrite demain de nouvelles générations d’artistes qui travaillent dans et avec leur temps n’aurait certainement pas déplu à Schöffer – qui est à blâmer que la reconnaissance encore insuffisante de l’importance de l’œuvre de Schöffer par l'”Institution”, et plus précisément par son navire amiral, le Centre Pompidou.

Éléonore Schöffer, nous avait confié que la raison s’en trouvait sur l’autre continent, dans un article d’une autre “institution”, le grand critique américain Hilton Kramer : One Inventor, One Pasticheur. Commentant une exposition du Jewish Museum, Hilton Kramer salue le travail de Schöffer, visionnaire de l’art à venir à l’âge de la cybernétique, tandis qu’il éreinte Tinguely, qualifié de pasticheur mineur néo-dada.

Tinguely en aurait pris sérieux ombrage, nourri une détestation pour Schöffer transmise à son grand ami Pontus Hulten, l’artisan de la réussite du Centre Pompidou et parangon de son âge d’or.

Les éditions Naima ont voulu prendre leur part à la diffusion de l’œuvre de Nicolas Schöffer par la réédition au format digital de ses ouvrages ici sur notre site